Perroquets, petites et grandes perruches

Informations générales

Perroquets

Nom anglais Parrot
Longévité De 30 ans (Youyou du Sénégal, Caïque) à 60 ans (Gris du Gabon, Amazone, Ara) en moyenne
Poids adulte De 200g (petits perroquets) à 1.500kg (grands perroquets)
Mode de vie Diurne
Température corporelle 39 °C – 42 °C
Maturité sexuelle De 2-4 ans (petits perroquets) à 3-10 ans (grands perroquets)
Durée d’incubation 26-28 jours
Taille de la ponte 2-4 oeufs en moyenne

Perruches

Nom anglais Parakeet
Longévité 5-10 ans (perruche ondulée), 15-20 ans (perruche Calopsitte), 25-30 ans (Conure de Molina)
Poids adulte De 30g (petites perruches) à 120g (grandes perruches)
Mode de vie Diurne
Température corporelle 39 °C – 42 °C
Maturité sexuelle (6-12 mois (petites perruches), 12 mois (grandes perruches), 2 ans (Conure Soleil)
Durée d’incubation 18 jours (petites perruches), 21 jours (grandes perruches), 23-27 jours (Conure Soleil)
Taille de la ponte 3-6 oeufs en moyenne

Habitat et environnement

Cage, volière

La taille de la cage ou de la volière doit être la plus grande possible, avec sorties régulières dans un environnement sécurisé. Elle doit également être éloignée de la cuisine et des courants d’air.

Des perchoirs de différents diamètres sont nécessaires, afin d’éviter les pododermatites. Des branches en bois naturel permettant aux doigts de l’oiseau de recouvrir environ 2/3 à 3/4 de la circonférence de la branche sont idéales. Les perchoirs recouverts de papier sablé peuvent induire des plaies et ne doivent pas être utilisés.

Un substrat peu poussiéreux est à privilégier, tel que papier journal, alèse ou papier ménage. Les litières sont fortement déconseillées en cage et petites volières. Si l’espace est très grand, bien aéré ou extérieur, et qu’un nettoyage régulier est effectué, certaines litières sont envisageables, telles que litière de chanvre, cellulose ou de gros copeaux de bois ou de coco. Ceux-ci sont intéressants chez les perroquets, afin de leur offrir également une opportunité de jeu.

Climat

Un perroquet, une perruche en bonne santé peut tolérer les températures qui sont confortables pour son propriétaire. Attention cependant aux changements brutaux de température qui peuvent représenter un stress pour votre oiseau. En cas d’oiseau malade, la température idéale est comprise entre 27 et 29 degrés.

En milieu clos et peu ventilé, les oiseaux ont tendance à développer des affections respiratoires ou cutanées si l’humidité est trop basse ou trop élevée. Des bains ou douches réguliers (2-3x par semaine) aideront à maintenir une humidité adaptée comprise entre 50 et 55%. Un hygromètre est recommandé afin de s’assurer du bon taux d’humidité.

Repos

Entre 10h et 12h de sommeil sont nécessaires par nuit. Le manque de sommeil peut compromettre à la bonne santé mentale et physique de l’oiseau. Il faut donc éviter de l’exposer à la télévision ou autre source de stimulation le soir.

Activités

Les jeux « mâchonnables » tels que les branches, les pommes de pin, les cordes en fibre naturelle, et le pin blanc tendre sont souvent appréciés par les perroquets. D’autres activités engageantes telles que des jeux de réflexion, des jeux de foraging favorisant le comportement de recherche alimentaire (cf page 16) sont appréciés par de nombreux oiseaux.

Lorsqu’il est réalisé de façon appropriée, par la technique de renforcement positif, l’entraînement peut être une expérience très enrichissante à la fois pour les propriétaires et leur oiseau. Les oiseaux sont extrêmement intelligents et l’entraînement est une opportunité pour eux d’exercer leur esprit ainsi que leur corps. La méthode d’apprentissage au «clicker» est la plus connue. Le «medical training» est une technique intéressante et bénéfique également.

Les perroquets sont des oiseaux sociables qui doivent être détenus au moins par deux (Ordonnance sur la Protection des Animaux, art. 13 annexe 2). Une cohabitation d’oiseaux de la même espèce, ou en tout cas d’espèces proches est préférable. Pour les perroquets élevés à la main ou apprivoisés, les humains dans le foyer représentent la “colonie” de l’oiseau de sorte qu’il faut s’assurer qu’ils fassent vraiment partie de la famille. Plutôt que de caresser votre oiseau excessivement, ce qui peut être interprété comme un comportement de reproduction, il est recommandé d’inclure votre oiseau dans des activités quotidiennes.

Eclairage

Les oiseaux ont besoin d’UV-B, tout comme nous, afin de synthétiser de la vitamine D, et, ainsi, absorber le calcium contenu dans l’alimentation de manière optimale.

Certaines espèces, comme le Gris du Gabon, sont particulièrement sensibles aux carences en calcium. Celles-ci peuvent développer des troubles neurologiques, parfois très graves. Il est donc important de ne pas oublier les UV pour votre oiseau.

La lampe est une bonne solution mais il est important de choisir une lampe spécifique pour les oiseaux car ceux-ci voient plus d’images à la seconde, donc au ralenti. Cela entraînerait donc un effet « stroboscope » très désagréable pour eux si une lampe UV pour reptiles, par exemple, leur était installée.

Une saisonnalité doit être respectée en adaptant la durée d’éclairage en fonction de la période de l’année.

 

En hiver 5 à 6 heures
Au printemps / automne 6 à 7 heures
En été 7 à 8 heures

Eléments toxiques

Plomb

  • Vitrail
  • Anciennes peintures
  • Tringles de rideaux
  • Bijoux
  • Soudures
  • Anciens stores vénitiens
  • Linoléum

Zinc

  • Métal galvanisé de certaines cages
  • Quincaillerie en métal
  • Certains jouets (clochettes, miroirs)
  • Anciennes pièces de monnaie

Plantes

  • Laurier-rose
  • If
  • Muguet
  • Glands et feuilles de chêne
  • Digitales
  • Lantana
  • Lys
  • Rhubarbe
  • Canne de muets
  • Coronille bigarrée
  • Plante parapluie
  • Rhododendrons
  • Kalanchoe

Cette liste est non exhaustive, il est important de bien se renseigner sur chaque plante en contact avec votre perroquet.

Alimentaire

  • Chocolat
  • Café
  • Avocat
  • Oignon
  • Ail
  • Xylitol
  • Sel

Les pépins et noyaux de certains fruits (pommes, abricot, pêches, cerises, prunes) peuvent contenir une petite quantité de cyanure. Ceux-ci ne seront pas toxiques en faible quantité mais il est préférable de les éviter.

Fumée

  • Cigarette, ingérée ou inhalée
  • Marijuana , ingérée ou inhalée
  • Échappement de moteur
  • Monoxyde de carbone
  • Cyanure d’hydrogène
  • Fumées acides

Après avoir fumé une cigarette, il est également important de se laver les mains car la transmission par voie percutanée peut également être nocive pour les oiseaux.

Teflon Polytétrafluoroéthylène (PTFE)

  • Poêles antiadhésives
  • Friteuses à air
  • Fer à repasser
  • Housses pour planches à repasser
  • Fours à raclette, Crep’Party
  • Fours autonettoyants

Lorsque le PTFE est chauffé, il se tranforme en gaz toxique s’il est inhalé.

Autres

  • Insecticides
  • Medicaments
  • Assainisseurs d’air
  • Produits capillaires
  • Vernis à ongles
  • Bougies parfumées
  • Peintures
  • Polyuréthane
  • Boules à mites
  • Ammoniac
  • Eau de javel
  • Câbles électriques (attention au 230V AC)

Attention également aux plats en plastiques surchauffés et fondus au micro-onde, ils ont déjà causé la mort de perroquets.

Nutrition

Offrir une alimentation variée et équilibrée constitue la clé pour maintenir en bonne santé nos oiseaux en captivité. La majorité des maladies des oiseaux en captivité est associée à une mauvaise alimentation et aurait pu être évitée.

Dans la nature, les oiseaux ne mangent pas une diète aussi riche que celle fournie par les graines oléagineuses comme les graines de tournesol, de carthame et les arachides (cacahuètes). Ils mangent uniquement quelques graines de haute qualité sur des arbres ou plantes en croissance, et cela de manière saisonnière. Les mélanges de graines du commerce sont souvent pauvres en vitamines et trop riches en matières grasses. Le principe même du mélange est problématique, car votre oiseau va trier, sélectionner ce qu’il préfère et choisir davantage les graines très riches comme les graines de tournesol par exemple. Celles-ci sont comparables à des frites pour nous, sur un plan nutritionnel.

Les granulés permettent de remédier à ce problème et d’offrir un aliment complet et équilibré.

Attention cependant aux différences entre espèces. Des variations importantes existent concernant l’assimilation de la nourriture.

Un oiseau vivant à l’origine dans un milieu aride où la quantité de nourriture est faible (Cacatoès Rosalbin, perruche Calopsitte p.ex) va naturellement stocker les graisses et sera plus fragilisé par une alimentation trop riche. Ceci n’est pas le cas pour un Ara qui vit en région tempérée et stocke moins la graisse. Son apport en bonne matière grasse pourra donc être plus grand et les maladies associées seront moins fréquentes.

Le mode de vie est également à prendre en compte. Un oiseau très actif aura davantage droit à quelques friandises.

Alimentation recommandée

Quantité de la diète
Perroquets Perruches
75 % 55-60 %

Marques conseillées :

  • Harrison’s Bird Food ®
  • Psittacus ®
  • Lafeber ® (granulés ou Nutri-Berries ®)
  • Tropican Hagen ®
  • Zupreem ®

 Ration à disposition dans la mangeoire ou préférentiellement dans des jeux éducatifs ou ateliers de foraging.

Quantité de la diète
Perroquets Perruches
15-20 % 15-20 %

Légumes

  • Carotte
  • Betterave rouge crue
  • Brocoli
  • Haricots verts
  • Céleri
  • Petits pois frais
  • Cresson
  • Pissenlit
  • Épinards
  • Courgette
  • Pourpier
  • Patate douce
  • Citrouille
  • Choux frisés
  • Etc.

Fruits

  • Mangue
  • Figue
  • Pomme
  • Poire
  • Raisin
  • Orange
  • Kiwi
  • Grenade
  • Fraise
  • Framboise
  • Pêche
  • Prune
  • Abricot
  • Cerise
  • Mûre
  • Fruit de la passion
  • Kaki
  • Banane
  • Goyave
  • Papaye
  • Myrtille
  • Etc.

Privilégier une plus grande proportion de légumes par rapport aux fruits. Ces derniers sont sucrés et, en grande quantité, peuvent perturber l’équilibre des lipides également.

Quantité de la diète
Perroquets Perruches
5-10 % 15-20 %

Graines

  • Graines trempées, germées
  • Graines de lin
  • Graines de potiron
  • Etc.

Graines germées : attention aux moisissures !

Noix

  • Noix de Grenoble
  • Noix de Pécan
  • Noix de Cajou
  • Noix de Macadamia
  • Amandes
  • Etc.

Les Aras et Cacatoès (sauf rosalbin) ont le droit d’en avoir un peu plus dans leur diète (besoin en protéines et bonne graisse plus important).

Quantité de la diète
Perroquets Perruches
5 % 5 %
  • Féculents (pâte/riz complet, pain à grain entier)
  • Viande
  • Poisson
  • Légumes
  • Vers de farine

Certaines viandes, poissons apportent un bon complément en vitamine B12.

Votre oiseau peut participer au repas : depuis la cage, sur un perchoir aménagé. Donner une petite quantité en récompense, uniquement si l’aliment n’est pas épicé, salé etc.

L’importance de la vitamine A

Elle contribue au fonctionnement normal des tissus épithéliaux (yeux, peau, plumes, voies respiratoires, organes reproducteurs et digestifs).

Une alimentation trop riche en graines et peu variée en fruits et légumes entraîne une carence en vitamine A.

Une métaplasie squameuse de l’épithélium peut ensuite survenir, ce qui correspond à une transformation des tissus, ceux-ci ne pouvant plus exercer leur fonction. Les tissus épithéliaux ont une fonction de barrière protégeant les organes des différents agents infectieux.

Cette transformation prédispose donc à diverses infections, mais également au développement de tumeurs.

Exemples d’aliments contenant de la vitamine A

Bette poirée 251’282 Laitue batavia 126’621
Chicorée frisée 75’000 Laitue iceberg 19’113
Chicorée scarole 50’704 Laitue romaine 274’214
Cresson des fontaines 422’051 Mâche 225’694
Endive 160’920 Pissenlit (feuilles) 397’554
Fane de navet 186’835
Laitue à couper (feuilles rouges) 286’697

Unités : Ul/kg MS

Brocoli 42’319 Epinard 301’136
Céleri branche 223’611 Fenouil 186’429
Chou chinois 46’405 Haricot vert 18’730
Chou vert 203’783 Poivron
(toutes les couleurs)
7’500
Concombre 51’667 Roquette 93’574
Courgette 15’897

Unités : Ul/kg MS

Abricot 63’492 Mirabelle 7’197
Goyave 24’040 Mûre de culture 9’804
Mandarine / Clémentine 35’062 Papaye 44’353
Mangue 37’222 Pastèque 29’897
Melon 178’995 Prune 13’292

Unités : Ul/kg MS

Conversion alimentaire

Patience et engagement

Il est important de savoir qu’il faudra toujours persister lors de la conversion. Cette étape peut prendre quelques semaines à quelques mois selon les anciennes mauvaises habitudes de votre oiseau et selon votre implication.

Diminuer vraiment les graines

Tant qu’il y aura une importante quantité de graines à disposition, votre oiseau ne trouvera pas d’intérêt à découvrir autre chose ou n’aura tout simplement plus assez faim.

Convertir progressivement

Il est important d’effectuer une conversion au minimum sur une semaine afin d’éviter des dérives de la flore digestive. De même, il est déconseillé d’arrêter du jour au lendemain les graines. Dans ce cas, l’oiseau fait souvent « la grève de la faim » et peut se retenir plusieurs jours de manger (avec des conséquences sur sa santé).

Astuces pour la conversion

Des granulés peuvent être dissimulés dans un aliment que votre oiseau adore manger afin de le stimuler à les goûter.
Une autre méthode simple est celle de l’imitation. Si un autre oiseau (ou même vous) mange les granulés devant lui, votre oiseau s’y intéressera plus facilement.

Il existe également des aliments de transition intéressants comme les billes de graines de bonne qualité, granulés, légumes et fruits agglomérés (Nutri-Berries®). Ceux-ci sont appétissants, évitent le tri et peuvent constituer un repas complet sur le plan nutritionnel.

Foraging - Recherche d’aliments

Le comportement de recherche alimentaire (ou «foraging» en anglais), est un comportement exprimé naturellement par les perroquets, lorsqu’ils creusent, grattent, mâchonnent, déchiquettent et manipulent leurs aliments.

Ce comportement occupe une grande partie de leur temps dans la nature (6-8h). Pour les perroquets de compagnie, qui ont un accès facile aux gamelles d’eau et de nourriture, le temps passé à rechercher et à manipuler les aliments est bien plus restreint.

Avec autant de temps libre au quotidien, nos oiseaux doivent exprimer d’autres comportements pour s’occuper. Une surconsommation alimentaire ainsi que des comportements anormaux tels que du picage, des comportements répétitifs voire même des comportements reproducteurs excessifs peuvent en résulter.

Encourager les comportements de recherche alimentaire à la maison offre une excellente opportunité pour les perroquets d’exprimer leur répertoire comportemental normal.

De nos jours, il est fortement conseillé de nourrir de moins en moins en mangeoire et
de dissimuler les aliments dans des jeux éducatifs ou dans des ateliers de foraging.

Chercher c’est jouer, s’occuper et être en meilleur santé !

Différentes techniques de « foraging » sont envisageables :

  • L’augmentation de la taille des granulés ou la distribution d’aliments de taille plus grande que les oiseaux doivent détruire en plus petits éléments.
  • La distribution de la ration alimentaire journalière à des endroits différents.
  • Pour les oiseaux qui apprécient de rechercher leur nourriture au sol (en particulier les perruches calopsittes, les cacatoès et les gris du Gabon), l’installation d’un tapis de fouille dans le fond de la cage et la dispersion des aliments sur ce tapis est une excellente façon de stimuler le comportement de recherche alimentaire.
  • Utiliser des jouets de type ‘casse-tête’ vendus dans le commerce ou à fabriquer soi-même.
  • Cacher des aliments dans la cage, volière ou dans une pièce où le perroquet peut se promener librement et sans danger. Cacher des graines, granulés, noix ou fruits dans des boules de papier, boîtes en carton (à oeufs, céréales, biscuits, etc).
  • Recouvrir ou envelopper les mangeoires, ou les aliments de sorte à ce que l’oiseau doive détruire l’emballage pour accéder à sa nourriture.
  • Il est possible de créer un arbre pour stimuler le comportement de recherche alimentaire,
    de telle sorte que l’oiseau doive contourner diverses branches pour obtenir ses aliments (vidéo pédagogique sur ce sujet).